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Symbole biblique
  montagne
Imprimer LA TÉNÈBRE (2/3)
 

Le noir et le mal

En plus de caractériser l'avant-création, la tenèbre évoque aussi l'absence de ce qui, pour l'être humain, est symbolisé par la lumière. La méconnaissance et le manque de discernement sont le fait d'esprits obscurs (Michée 3, 6; Job 12, 25). L'obscurité, c'est aussi vivre en oubliant ou en ignorant Dieu (Jérémie 2, 31). Dans le Nouveau Testament, la personne qui ne connaît pas Jésus Christ ou refuse de croire en lui vit dans les ténèbres (Éphésiens 5, 8).

     La ténèbre symbolise aussi le malheur qui frappe une personne ou une collectivité. Job déclare : J'espérais le bonheur, et le malheur est venu; j'attendais la lumière; voici l'obscurité (30, 26). Quand le malheur frappe une collectivité, l'obscurité est aussi au rendez-vous : Puis il regarda vers la terre; et voici : angoisse, obscurité, nuit de détresse, ténèbres dissolvantes (Isaïe 8, 22).

     Dans le Nouveau Testament, la noirceur caractérise surtout l'état de la personne privée de bonheur spirituel. On rejoint ici les remarques formulées plus haut sur l'incrédulité ou le fait de ne pas connaître le Christ. Mais ici on va plus loin, car la personne, en fermant ses yeux à la lumière du Christ, se prive de toute chance d'accéder au bonheur de la vie éternelle. Elle se condamne à vivre avec les damnés et les anges déchus, dans une mystérieuse demeure où règne l'obscurité (Matthieu 22, 13).

     Tout ce qui entoure la mort est souvent mis en lien avec la ténèbre, aussi bien dans l'Ancien que dans le Nouveau Testament. La personne qui meurt n'est pas réduite à néant mais poursuit son existence en un lieu obscur, privé de la lumière du Seigneur (Job 10, 21-22; Tobie 14, 10). Dans le Nouveau Testament, le ciel s'obscurcit au moment où Jésus rend le dernier souffle (Matthieu 27, 45 et parallèles).

     La ténèbre est aussi associée aux forces du mal. Le monde est menacé par des êtres maléfiques qui profitent de l'obscurité pour agir. L'Ancien Testament y fait référence à quelques rares reprises (entre autres : Tobie 6, 14; Psaume 91, 5-6). Le Nouveau Testament mentionne régulièrement ces forces maléfiques. Ainsi, dans les Actes des Apôtres, lorsque Jésus appelle Paul, il lui donne comme mission de faire passer le peuple et les nations païennes des ténèbres à la lumière, de Satan à Dieu. Le même Paul associe Béliar (autre nom pour Satan) à la ténèbre. De nombreux autres textes décrivent l'activité démoniaque comme une puissance obscure (Jean 12, 35; Romains 13, 12ss).

     La ténèbre est donc un symbole évoquant les expériences les plus négatives de l'être humain. Mais aussi paradoxal que cela puisse paraître, la nuit, symbole associé à la ténèbre, occupe une place privilégiée dans le déroulement de l'histoire du salut. Nous aborderons cette question dans le prochain numéro.

     Il était presque midi; l'obscurité se fit dans tout le pays jusqu'à trois heures car le soleil s'était caché. Le rideau du Temple se déchira par le milieu. Alors Jésus poussa un grand cri : « Père, entre tes mains je remets mon esprit ». Et après avoir dit cela, il expira (Luc 23, 44-46).

Jean Grou

Pour lire la Bible... dans la ténèbre...

          • Esprits obscurcis : Qohélet ou Écclésiaste 2, 14

          • Méconnaître Dieu : Romains 1, 20-23

          • Ténèbre et malheur: Psaume 88, 16-19

          • Ténèbre et mort : 2 Maccabées 3, 26-28

          • Puissances du mal : Luc 22, 52-53

 

 Suite de la série :
Soleil de minuit

Chronique précédente :
La peur du noir