In memoriam
« Soyez donc sans crainte... » (Matthieu 10, 31).
Un professeur de 4e année avait distribué des feuilles
de papier à sa classe. Elle a demandé à ses
élèves d'écrire toutes les choses qu'ils aimeraient
faire mais ne se pensaient pas capables de faire.
Chaque élève s'est
mis à écrire ses « je ne peux pas » : je
ne peux pas envoyer le ballon dans le panier, je ne peux pas calculer
des divisions avec des fractions, je ne peux pas écrire sans
faire de fautes... Même le professeur a écrit sa propre
liste : je ne peux pas convaincre la mère de Daniel de
venir aux rencontres de parents, je ne peux pas amener ma fille
à vider le lave-vaisselle, je ne peux pas décider
Alain à être moins violent...
Après avoir écrit ainsi
pendant dix minutes, chacun a plié sa feuille et l'a mise
dans une boîte à souliers. Puis toute la classe est
sortie en procession jusqu'à la cour de récréation.
Dans un coin de la cour, le professeur
et ses élèves se sont relayés pour creuser
un trou afin d'enterrer leurs « je ne peux pas ». Le professeur
a placé la boîte à souliers au centre du trou
et a demandé à ses élèves de joindre
les mains et d'incliner la tête. Puis, elle a prononcé
cet éloge funèbre :
« Mes amis, nous sommes rassemblés
ici aujourd'hui pour honorer la mémoire de Je ne peux
pas. Pendant qu'il était avec nous sur cette terre, il
a touché la vie de chacun de nous. Vont lui survivre ses
frères et ses surs : Je peux, Je veux et Je vais
le faire. Ils ne sont pas aussi connus que Je ne peux pas
et ne sont sûrement pas aussi forts que lui. Mais, peut-être
un jour, avec notre aide, ils pourront laisser une marque encore
plus profonde dans notre monde. Que Je ne peux pas repose
en paix et que chacun de nous prenne sa vie en main et continue
d'avancer en son absence. Amen ».
Une fois la cérémonie
d'enterrement terminée, tout le monde est retourné
en classe pour partager un goûter funéraire : des biscuits,
du pop corn et du jus.
En avant de la classe, le professeur
a affiché une pierre tombale en papier où c'était
écrit : « En mémoire de Je ne peux pas,
décédé le 20 septembre 1998 ». L'affiche
est restée dans la classe toute l'année. Et chaque
fois qu'un élève s'échappait et disait :«
je ne peux pas », le professeur pointait du doigt la
pierre tombale. Alors, l'élève se rappelait que Je
ne peux pas était mort et il faisait un nouvel effort
(Connections, 1999).
LIEN : Nous désirons tous faire le bien et vivre selon l'Évangile,
et dire notre foi aux autres. Mais souvent, la peur d'être
jugés et d'être rejetés nous font hésiter
et nous paralysent. L'Évangile d'aujourd'hui nous invite,
comme cette classe de 4e année, à « enterrer
» nos je ne peux pas, non dans le sens de refouler nos
peurs, mais dans le sens de faire place à la confiance et
tenter un nouvel effort. Le Seigneur vient nous libérer de
nos peurs pour nous apprendre le courage et la confiance.
La peur a frappé à
la porte. La foi est allée répondre. Il n'y avait
personne. Martin Luther King.
Chronique
précédente :
L'allumeur de réverbères
|