Chantez pour le Seigneur

Nous sommes habitués à lire les psaumes, tant dans la liturgie que dans la prière privée. Les psaumes sont des textes qui ont été composées pour être chantés avec accompagnement d'instruments de musique. Tel est la signification du terme hébreu mizmôr souvent utilisé pour désigner les psaumes. On le rencontre 57 fois. Les traducteurs grecs utiliseront le terme psalmos qui possède la même connotation. Même si des psalmodies ont été créées pour restituer aux psaumes leur caractère mélodique, peu nombreuses sont les personnes qui se sentent à l'aise avec une telle forme musicale.

     Il suffit, pour se convaincre de leur caractère musical, de jeter un coup d'œil sur les rubriques qui précèdent un grand nombre de psaumes et en fixent l'exécution. Elles contiennent des indications intéressantes sur le milieu de vie des psaumes.

     Une première catégorie de rubriques nous fait connaître les instruments destinés à accompagner la prière. On utilise les instruments à cordes (Ps 6; 54; 55; 61; 67; 76), la flûte (Ps 5), le hautbois et la harpe (Ps 9-10), l'octacorde (Ps 6; 12). Dans d'autres cas, on suggère une exécution à mi-voix (Ps 16) ou en sourdine (Ps 9-10). Le psaume 150, qui conclut le psautier, nous fait entendre l'orchestre au grand complet. Trente-neuf psaumes contiennent des indications de pauses qui étaient probablement destinées à des intermèdes musicaux (Ps 3; 7; 39).

     Une autre catégorie de rubrique propose d'emprunter la mélodie d'un autre chant pour l'interprétation du psaume. On suggère ainsi de chanter le psaume 22 sur l'air La biche de l'aurore, le psaume 56 sur l'air L'oppression des princes lointains et le psaume 80 sur l'air Des Iys sont les préceptes.

     Toutes ces indications nous assurent que les psaumes ont été largement utilisés dans la prière communautaire de l'ancien Israël. Et cet usage a été convervé par les premières communautés chrétiennes jusqu'à celles d'aujourd'hui puisque les psaumes sont au coeur de la Liturgie des Heures, qui est la prière officielle de l'Église.

Yves Guillemette, ptre