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Les Psaumes

 

David
     

chronique du 26 avril 2013

 

Au Seigneur, le monde et sa richesse : Psaume 24 (23)

Au Seigneur, le monde et sa richesse,
La terre et tous ses habitants!
C’est lui qui l’a fondée sur les mers
Et la garde inébranlable sur les flots.

Qui peut gravir la montagne du Seigneur
Et se tenir dans le lieu saint?
L’homme au cœur pur, aux mains innocentes,
Qui ne livre pas son âme aux idoles
(et ne dit pas de faux serments).

Il obtient du Seigneur, la bénédiction,
Et de Dieu son sauveur, la justice.
Voici Jacob qui recherche ta face!

              +

Portes, levez vos frontons,
Élevez-vous, portes éternelles :
Qu’il entre, le roi de gloire!

Qui est ce roi de gloire?
C’est le Seigneur, le fort, le vaillant,
Le Seigneur, le vaillant des combats.

Portes, levez vos frontons,
Levez-les, portes éternelles :
Qu’il entre, le roi de gloire!

Qui donc est ce roi de gloire?
C’est le Seigneur, Dieu de l’univers;

C’est lui, le roi de gloire.

(version de la Traduction liturgique de la Bible)

Le psaume 24 (23) est composé de deux parties (versets 1 à 6 et 7 à 10). La seconde partie semble plus ancienne que la première. Elle peut évoquer la conquête de Sion et l’entrée solennelle de l’arche dans la ville sainte. Un dialogue s’instaure entre la cité et le cortège qui accompagne «l’arche de Dieu sur laquelle a été prononcé un nom, le nom du Seigneur le tout-puissant» (2 S 6, 2.18).

Du Dieu des armées au Dieu de l’Univers

     La ville apprend que le tout-puissant est là dans toute sa gloire, le Dieu des armées, le vaillant victorieux dans tous ses combats, « le tout-puissant  siégeant sur tous les chérubins » (1 S 4,4). Alors, empressez-vous d’agrandir l’entrée pour lui faire toute la place. Levez les frontons, les portes éternelles. « Qu’il entre le roi de gloire! » (v. 7, 9)

     La prise de Jérusalem en 587, la destruction du Temple, l’arrestation de Jérémie, la capture de Sédécias, la déportation de la population : la litanie des malheurs qui s’abattent sur le royaume de David fait perdre du lustre à ce chant de vaillants guerriers. Pour le garder dans le trésor liturgique d’Israël et continuer à le prier, il lui faut une autre interprétation. La première partie du psaume (v. 1-6) en suggère une.

     Dieu n’apparaît plus comme le Dieu des armées, « le vaillant des combats » (v. 8). L’évocation de ses victoires guerrières cède la place à un regard plus pacifique sur « le Dieu de l’univers » (v. 10). Désormais, on reconnaît dans le tout-puissant celui qui a créé « le monde et ses richesses, la terre et tous ses habitants » (v. 1)

     Le pèlerin qui se présente devant « la montagne du Seigneur » (v. 3) est désarmé. Il a livré un combat contre lui-même; la pureté du cœur constitue le trophée de sa victoire intérieure. Il arrive donc à la ville sainte « les mains innocentes » (v. 4). Et c’est dans ces mains vides que Dieu versera sa bénédiction. La justice de Dieu s’exercera en faveur de celui qui s’est dépouillé. Les vraies victoires sont réalisées par ceux qui sont en quête de Dieu : « Voici le peuple de ceux qui le cherchent. Voici Jacob qui recherche ta face .» (v. 6)

     Prière d’Israël, le psaume 24 (23) est adopté par les chrétiens et les chrétiennes. Dans l’arche aux portes de la ville, ils reconnaissent Jésus, le Seigneur de la gloire, l’Alliance nouvelle et éternelle.

     Ce chant de procession fait sans doute partie du répertoire liturgique du Temple de Jérusalem. Sous différents angles, il a pu faire partie de la prière de Jésus. Celui-ci n’est-il pas chez lui dans ce lieu saint où il retrouve son Père (cf. Lc 2,49)? En vaillant guerrier, n’y affronte-t-il pas les marchands qui profanent cette maison de prière avec leurs étalages de commerçants (cf. Mc 11,15-17)? Dans une spectaculaire procession, il fait son entrée à Jérusalem parmi les hosanna de la foule en liesse (cf. Mt 21,1-9 et parallèles). C’est aux portes de la ville qu’il termine son pèlerinage sur une croix (cf. Mt 27,34-41 et parallèles).  Enfin, à l’Ascension, Jésus traverse les portes éternelles pour siéger à la droite du Père (cf. Mc 16,19).

Denis Gagnon

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J’ai fait de toi mon refuge : Psaume 16