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Archéologie
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chronique du 30 novembre 2001
 

Des écoles aux portes de ville?

 

Les villes anciennes se protégeaient contre l'ennemi grâce à de puissants remparts. On y entrait par une porte solidement défendue, puisqu'elle était située dans une partie d'accès facile tant pour les piétons que pour les chars. À vrai dire, elle formait un bastion impressionnant, quasi imprenable.

     En temps de paix, elle était le théâtre de la vie politique: on y discutait d'alliances à conclure (Gn 34,20-21); des rois y consultaient prophètes et stratèges sur une guerre à déclarer (1 R 22,10). Des activités commerciales s'y réglaient aussi (2 R 7,1). Mais il semble que la porte ait été surtout une sorte de cour de justice, où se discutaient des affaires de mariage (Rt 4,1-11) et se réglaient des différends (Am 5,10-12). On y tenait même des assemblées religieuses (Ne 8,16). Quelques textes nous autorisent à y voir des écoles. Chose certaine, la porte de ville, sorte de place publique, déborde d'événements de tous genres.

Un tourbillon d'activités

     Cette porte a connu une très longue histoire: construite au XVIIIe siècle avant J.-C., elle servit, sans grandes modifications, jusqu'à la fin du VIIIe siècle, date de l'abandon du site. Le plan décrit ici correspond à la ville israélite du XIe au IXe siècle (voir figure).

plan

Figure 1 : Porte de Tell el-Far'ah

     On accède à la porte par une rampe longeant le rempart (C), lequel débouche sur une petite place, mesurant 7,5 m x 6,5 m (B); un ouvrage avancé la protège (D), relié au rempart et renforcé par des pilastres. Un tel accès indirect rend très vulnérable le côté droit du guerrier ennemi non protégé par le bouclier. Vient ensuite la porte proprement dite (A), qui se détache de 5 m du rempart, et dont les murs mesurent de 1,5 m à 1,8 m d'épaisseur. Elle forme une salle de 3,35 m x 6 m, dont les entrées sont pratiquées entre des sortes de « tenailles ». L'entrée du côté de la cour (B) mesure 2,5 m de largeur, alors que celle du côté de la ville (E) fait 3 m; en temps de guerre, cette succession de virages et de passages étroits rend la circulation ennemie presque impossible! Mais en temps de paix, les différentes activités évoquées plus haut en font un lieu d'animation. En effet, on remarque les bases de banquettes courant le long des faces intérieures des premières tenailles (a): rois et anciens du peuple y prenaient place, croit-on, pour régler les affaires de l'état et de la vie publique de tous les jours. La porte de Tell el-Far'ah est petite, car la ville est modeste; les portes construites par Salomon à Gézèr, Megiddo et Haçor présentent une enfilade de trois salles, toutes munies des mêmes banquettes le long des murs (voir Parabole, III/3, 1981).

Plus de doute

     Depuis ces découvertes archéologiques, on ne doute plus du lieu précis de ces sessions à la porte de la ville; sans compter que de nouvelles découvertes s'ajoutent régulièrement.

Guy Couturier, CSC
Professeur émérite, Université de Montréal

Source: Parabole xviii/1 (1995).

 

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Un sceau et son énigme

 

 

 

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