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Comprendre la Bible
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chronique du 20 avril 2007

 

Le paradis à la fin de vos jours…

QuestionUne question naïve. La Bible promet le paradis à ceux qui suivent son enseignement. Mais qu’en est-il des personnes qui vivaient avant l’enseignement biblique? (Denis)
 

Réponse
La formulation de la question est bizarre. Nulle part, en effet, la Bible ne promet le paradis à ceux qui suivent son enseignement. Le concept de paradis ou de vie éternelle est tardif, de la fin de l’époque de l’Ancien Testament et du Nouveau Testament, c’est-à-dire à partir du Ier siècle avant Jésus Christ. Mais je vais essayer d’aller au sens que j’entrevois dans la question.

     L’enseignement biblique est assez diversifié. On s’entend sur le monothéisme et les lois principales, mais le détail et le concret est assez librement interprété. Ce qu’on promet, c’est d’abord une vie heureuse. Les livres de sagesse sont remplis de ce genre d’affirmation. Dans un premier temps, en effet, et pour fort longtemps, on croyait que tous les morts, bons comme méchants, allaient au « shéol », ce séjour des morts où l’on menait une espèce de demi-vie sans joie ni peine. Puis avec la découverte de la croyance en la vie dans l’au-delà, on entrevoit que la vie éternelle est la récompense pour l’observance des commandements tandis que les méchants seront punis.

     Dans la perspective biblique, on ne pense pas beaucoup aux autres, à ceux qui n’appartiennent pas à notre groupe social ou religieux.  Ces gens-là sont même considérés d’un mauvais œil. Disons-le franchement, le judaïsme est ethnique. Si on appartient au peuple d’Israël, on est de religion juive ou, en contrepartie, on ne peut pas se convertir à la religion juive si on n’est pas juif (cf. les discussions du Ier siècle sur les prosélytes et les « craignant-Dieu »). Dans une perspective chrétienne, il faut convertir l’autre puisque c’est la mission universelle du christianisme. La question du sort dans l’au-delà de ceux qui ne partageaient pas la foi chrétienne est donc une question de l’Église qui s’est posée assez tôt. La réponse qu’elle a toujours apporté fait intervenir la conscience de l’homme et la bonté de Dieu. Du côté de l’homme, on insiste sur le fait que chacun a une conscience qui lui dicte ce qui est bon et de qui est mal (la fameuse question de la loi naturelle). Tout homme qui suit cette conscience agit donc avec un minimum de bonté. Ensuite, on souligne la bonté et la miséricorde de Dieu qui veut que tous ses enfants soient sauvés. En général, l’Église affirme donc que toute personne qui, sans faute de sa part, a bien agi selon sa conscience, partage la vie de Dieu dans l’au-delà.

Laurent Lafontaine

Chronique précédente :
La divinité de Jésus dans le Nouveau Testament