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Les mots pour le dire
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chronique du 3 mars 2002
 

Satan

Grec : satanas et diabolos (-> diable)

Dans l'Ancien Testament, le mot « satan » désigne une personne qui se pose en adversaire de quelqu'un d'autre. Salomon, après avoir fait échec à ceux qui contestaient son accession au trône, déclare: « Maintenant, Yahvé m'a donné la tranquillité alentour: je n'ai ni adversaire (satan) ni contrariété du sort. » (1 Rois 5, 18) Le satan désigne plus particulièrement celui qui exerce au tribunal le rôle d'accusateur. Dans un psaume, un homme, faussement accusé, demande à Dieu de punir ceux qui lui ont causé du tort: « Tel soit, de par Yahvé, le salaire de mes accusateurs (mes satans) qui profèrent le mal contre moi. [...] Qu'ils soient vêtus d'infamie, ceux qui m'accusent, enveloppés de leur honte comme d'un manteau! » (Psaume 109, 20.29)

     C'est seulement dans les trois chapitres du livre de Job et au chapitre 3 du livre de Zacharie que le satan apparaît comme un être surnaturel. Ces rares mentions nous montrent que la Bible fait preuve de beaucoup de sobriété, car elle flaire le danger de tomber dans un dualisme qui existe chez les peuples environnants. Ce dualisme consisterait à faire de Satan un être divin, sur le même pied que Dieu, représentant les forces du mal divinisées. La Bible, pour préserver la transcendance et l'unicité de Dieu, préfère en parler comme l'un des anges de la cour céleste qui remplit le même rôle que l'accusateur dans les tribunaux. Il serait chargé de faire respecter sur terre la justice et les droits de Yahweh. « Cependant, comme le note l'article du Vocabulaire de théologie biblique, sous ce prétendu service de Dieu, on discerne déjà dans Job 1-3 une volonté hostile, sinon à Dieu même, du moins à l'homme et à sa justice: il ne croit pas à l'amour désintéressé (Job 1, 9); sans être un "tentateur", il s'attend à ce que Job succombe; secrètement, il le désire, et l'on sent qu'il s'en réjouirait » (colonne 1196).

     Par ailleurs, au livre de la Genèse, la Bible se pose la question de l'origine du mal. Il suffit de considérer la conduite des êtres humains pour voir que le mal existe sous des formes très diversifiées et cela, depuis que l'homme existe. La Bible sait qu'un être mystérieux a joué un rôle capital dès les origines humaines. Elle le représente symboliquement sous les traits d'un serpent, dont la science et l'habileté dépassent celles de l'être humain. Au seuil de l'ère chrétienne, l'auteur du livre de la Sagesse le désigne comme le diable: celui qui, selon le sens du mot grec diabolos, « se jette en travers » du chemin que l'homme parcourt sur la terre. En utilisant la ruse et le mensonge, il séduit l'être humain et lui apprend à douter de la confiance que Dieu met en lui. Il incite l'être humain à renier sa condition d'être vivant créé à l'image et selon la ressemblance de Dieu. Il se comporte en adversaire de la vocation de l'homme de vivre en harmonie avec Dieu.

     Toute l'histoire du salut consiste à libérer les êtres humains de cette emprise du mal. Telle est le but de la mission de Jésus. Les Évangiles présentent sa vie publique comme un combat contre Satan, contre les forces du mal. Avant même de commencer son ministère, Jésus affronte son Adversaire face à face, avant de le combattre dans la vie des êtres humains, tant chez ceux qui sont possédés par des esprits impurs que chez les pécheurs et ceux qui s'opposent ouvertement à Jésus par manque de foi. Même Pierre sera traité de satan, d'adversaire, car il refuse que la réalisation de la mission de Jésus soit marquée par la souffrance et l'échec. Pour Pierre, le Messie ne peut être que victorieux et triomphant. Cette lutte atteindra son paroxysme au moment de la Passion où le Christ vaincra le péché et la mort, par la seule force de l'amour et de l'obéissance à la volonté de Dieu de sauver l'humanité.

     Comme le Christ, les chrétiens sont confrontés à l'Adversaire qui tentera toujours d'arracher de son cœur la semence de la Parole. De même que le Tentateur avait offert à Jésus de renier sa condition de Fils de Dieu, ainsi en est-il pour les chrétiens. Ceux-ci doivent échapper, par la force de la foi et de l'Esprit, à tout ce qui peut les duper et les détourner de leur vocation d'enfants de Dieu. Plongés dans la mort et la résurrection de Jésus, les chrétiens doivent actualiser dans leur vie la victoire du Christ sur le mal, en utilisant la seule arme efficace, celle de l'amour de Dieu et du prochain.

Yves Guillemette, ptre

 

Pour lire la Bible sur le satan...

• La faute originelle: Genèse 3,1-24;

• L'adversaire de l'homme: Job 1 à 3;

• La tentation de Jésus: Matthieu 4,1-11; Luc 4,1-13;

• La parabole du semeur: Matthieu 13,3-8 et 18-23;

• La parabole de l'ivraie: Matthieu 13,24-30.36-43;

• La mission de Jésus: 1 Corinthiens 15, 24-28.

 

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