La seconde venue du Christ. Mosaïque, c. 520-530.
Basilique Santi Cosma e Damiano à Rome (Web Gallery of Art).
Parousie
Sylvain Campeau | 13 novembre 2023
Grec : parousia
La bible hébraïque n’a pas d’équivalent pour ce mot grec [1]. L’idée d’une manifestation divine dans le futur s’y exprime par le concept de « Jour de Yahvé ». Dans le Nouveau Testament, on rencontre le mot « parousie » à plusieurs reprises, tantôt dans son sens profane et plusieurs fois dans un sens religieux.
Le mot vient de pareinai qui signifie « être présent ». Parousie évoque par conséquent la présence ou l’arrivée (la visite) d’un personnage important. À l’époque hellénistique, il désigne la visite officielle d’un prince dans une province ou une localité. À quelques reprises, saint Paul utilise le terme dans ce sens profane pour parler de la présence ou de l’arrivée de personnes au rang plus modeste comme Stéphana (1 Co 16,7) ou Tite (2 Co 7,6).
Dans les évangiles, la scène qui s’inspire d’une visite royale – et par conséquent du sens profane du mot parousie – est l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem (Mt 21,1-11 et parallèles). Mais le plus souvent, dans le Nouveau Testament et la théologie, le terme désigne le retour du Christ.
La parousie du Christ désigne alors son avènement final, son retour glorieux et décisif où il sera appelé à exercer un pouvoir « judiciaire ». On évoque alors la figure du Fils de l’homme (Daniel 7) pour parler du jugement qui sera exercé à la fin des temps. Mais cette image de jugement n’a pas pour objectif de nous révéler un Dieu justicier qui imposerait des châtiments ou remettrait des récompenses. L’image appelle plutôt à la vigilance et à notre sens des responsabilités.
Pour utiliser le langage de l’évangile selon Jean, évoquer la parousie du Christ nous renvoie au présent de notre existence : nous sommes appelés à choisir la vie ou la mort, la lumière ou les ténèbres. Le Royaume se construit dès maintenant et nos choix ont un impact sur son déploiement inauguré par le Résurrection du Christ.
Diplômé de l’Université de Montréal, Sylvain Campeau est bibliste et responsable de la rédaction.
[1] Dans la traduction grecque des Septante, on rencontre le mot parousia quatre fois seulement et il est toujours utilisé dans un sens profane.