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Symbole biblique
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chronique du 2 décembre 2011

 

De quelle couleur était la cravate de Jésus?
La symbolique des vêtements dans la Bible

On le sait, les vêtements sont utiles puisqu’ils nous protègent des intempéries et du regard des autres. On les porte aussi pour s’embellir. Ils peuvent aussi être une façon de s’exprimer et montrer son appartenance à un groupe. Les vêtements peuvent aussi prendre une valeur symbolique. Si quelqu’un porte un col romain, on sait qu’on fait affaire avec un prêtre. Les vêtements peuvent être liés à la fonction. Ils donnent une idée de la classe sociale, de la culture ou de l’origine ethnique de ceux qui les portent.

     Dans le monde de la Bible, le vêtement est très important. Souvent une personne ne possède qu’un manteau ou qu’une tunique. Comme il n’en a pas d'autres, ce vêtement est essentiel pour lui. On en vient à identifier symboliquement la personne avec le vêtement qu’elle porte.

     Les premiers vêtements sont des tuniques de peau offertes par Dieu à Adam et Ève pour cacher leur nudité (Gn 3,21). La fonction utilitaire du vêtement glisse parfois du côté « officielle ». Plusieurs fonctions demandent un vêtement particulier comme les prêtres, les soldats, et les hommes d’état. Changer de vêtements entraîne un changement de situations ou de fonctions.

     Dépouiller quelqu’un de son vêtement, c’est l’humilier, lui enlever son identité. Au contraire, vêtir un pauvre revient à lui donner la dignité à laquelle il a droit. Dans des situations de deuils et d’épreuves, plusieurs personnages bibliques vont déchirer eux-mêmes leurs propres vêtements pour montrer qu’ils sont déchirés intérieurement.

     Symboliquement, on peut se revêtir de justice (Is 59,17), de puissance (Is 51,9) et de majesté (Ps 93,1). Mais on peut aussi se revêtir de honte (Jb 8,22). La Bible va jusqu’à utiliser des images vestimentaires pour illustrer le rapport entre Dieu et son peuple. Le Deutéronome (32,10) dit que Dieu a enveloppé l’enfant qui se trouvait au désert. Isaïe (6,1) montre que Dieu, tel un roi, remplit son Temple des pans de son manteau. Même à la fin des temps, Dieu vêtira son peuple comme une fiancée de l’habit du salut et de la justice (Is 61,10).

     Dans les règles plus particulières, notons que le Deutéronome (22,5) précise qu’il est interdit de porter des vêtements d’un autre sexe. L’ordre étant très important dans la Bible, il n’est pas permis de confondre l’apparence d’un homme et d’une femme. Le livre de Qohélet que plusieurs trouvent assez pessimiste, recommande de toujours se vêtir de blanc (Qo 9,8). Il estime qu’il faut jouir de la vie et de tous ses plaisirs comme des dons de Dieu. Les vêtements blancs sont symboles de joie.

     Plusieurs récits du Nouveau Testament impliquent des vêtements. Une femme va pouvoir guérir en touchant le vêtement de Jésus. Symboliquement, elle entre en contact avec lui et son pouvoir. Lors de la transfiguration, Jésus paraît avec des vêtements éblouissants. Les vêtements blancs semblent signifier l’appartenance à Dieu.

     Les récits de la passion et de la résurrection jouent beaucoup sur le côté symbolique des vêtements. Jésus est dépouillé de ses vêtements qui sont tirés au sort parmi les gardes. Cette nudité nous donne l’image de l’humiliation et de la vulnérabilité de celui qui sera alors fouetté et crucifié. Puis, lors des manifestations du ressuscité, le jeune homme de l’Évangile de Marc est vêtu de blanc, symbole de son appartenance à Dieu. Le livre de l’Apocalypse montre aussi le Christ glorifié portant un vêtement blanc.

De quelle couleur était la cravate de Jésus?

     On n’a pas beaucoup de détail sur l’habillement de Jésus. L’image qu’on a de lui aujourd’hui nous le représente avec une tunique blanche. Probablement qu’il était habillé d’une tunique puisque c’était le vêtement commun de l’époque. Jésus n’était ni prêtre, ni roi. Il s’habillait probablement comme tout le monde. Et, bien entendu, il ne portait pas de cravate…

Sébastien Doane

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L’huile : de l’alimentation au salut