Le festin de Balthazar. Bartholomaüs Strobel, 17e siècle. Huile sur toile, 146,5 x 174,5 cm. Musée de Grenoble (Wikimedia).

Le festin, anticipation de la fin des temps

Sébastien DoaneSébastien Doane | 24 octobre 2014

Pour la majorité de ceux qui vivent pauvrement, les repas quotidiens sont assez monotones et n’ont rien d’un festin. Cela donne une importance capitale aux festins qui sortent de l’ordinaire. Par exemple, dans le monde biblique, les noces peuvent durer une semaine complète durant laquelle tous mangent et boivent à satiété. Ces réjouissances sont présentées comme des symboles de réalités à venir…

Le banquet du jugement

Les banquets décrits dans l’Ancien Testament projettent une image de joie débordante. Le vin coule à flots. Cela donne la plupart du temps aux festins une connotation négative : ils apparaissent comme une occasion de beuverie. Cela permet de comprendre que Dieu annonce par la bouche de Jérémie (51,39) qu’il vengera son peuple exilé à Babylone au moyen d’un festin au cours duquel il rendra ses ennemis ivres morts. Ce banquet deviendra le lieu de son jugement.

Le repas messianique

Cela dit, Isaïe (25,6-8) utilise aussi l’image du festin pour annoncer le repas messianique de la fin des temps. Pour ce banquet, le Seigneur prépare des viandes grâces et de bons vins. Il essuie les pleurs de tous les visages, il fait disparaître la mort et il réunit toutes les nations.

Le festin du Royaume

Dans le Nouveau Testament, plusieurs paraboles de Jésus décrivent le Royaume de Dieu comme un grand repas de la fin des temps. Par exemple, Luc 1,15-23 utilise l’image du festin sous un jour positif et négatif. Le banquet qu’offre l’homme de la parabole débouche sur l’invitation des exclus et des pauvres et aussi sur le jugement des riches qui se sont exclus de la fête.

L’espérance de participer un jour au repas du Royaume a cessé d’être lointaine. Le dernier repas partagé entre Jésus et ses disciples, dont nous faisons mémoire en chaque eucharistie, anticipe ce festin de la fin des temps rassemblant le peuple de Dieu et toutes les nations.

Au moment d’écire ce texte, Sébastien Doane était étudiant au doctorat en études bibliques (Université Laval) et responsable de la rédaction du site interBible. Il est maintenant professeur à la Faculté de théologie et de sciences religieuses de l’Université Laval.

Cet article est extrait de Lexique sympathique de la Bible, Montréal, Novalis, 2013, 280 p.

Les mots pour le dire

Symboles bibliques

Cette rubrique est consacrée aux symboles bibliques et paléochrétiens. L'écriture de la Bible n'aurait pas la même saveur sans ces images et leur puissance d'évocation qui réussissent souvent à exprimer l'indicible.