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Les Psaumes

 

David
     

chronique du 25 mai 2013

 

Au Dieu créateur et auteur de la loi : Psaume 19 (18)

Les cieux proclament la gloire de Dieu,
Le firmament raconte l’ouvrage de ses mains.
Le jour au jour en livre le récit
Et la nuit à la nuit en donne connaissance.

Pas de paroles dans ce récit,
Pas de voix qui s’entende;
Mais sur toute la terre en paraît le message
Et la nouvelle, aux limites du monde.

Là, se trouve la demeure du soleil :
Tel un époux, il paraît hors de sa tente,
Il s’élance en conquérant joyeux.

Il paraît où commence le ciel,
Il s’en va jusqu’où le ciel s’achève :
Rien n’échappe à son ardeur.

                       +

La loi du Seigneur est parfaite,
Qui redonne vie;
La charte du Seigneur est sûre,
Qui rend sages les simples.

Les préceptes du Seigneur sont droits,
Ils réjouissent le cœur;
Le commandement du Seigneur est limpide,
Il clarifie le regard.

La crainte qu’il inspire est pure,
Elle est là pour toujours;
Les décisions du Seigneur sont justes
Et vraiment équitable;

Plus désirables que l’or,
Qu’une masse d’or fin,
Plus savoureuses que le miel
Qui coule des rayons.

Aussi ton serviteur en est illuminé;
À les garder, il trouve son profit.
Qui peut discerner ses erreurs?
Purifie-moi de celles qui m’échappent.

Préserve aussi ton serviteur de l’orgueil :
Qu’il n’ait sur moi aucune emprise.
Alors je serai sans reproche,
Pur d’un grand péché.

Accueille les paroles de ma bouche,
Le murmure de mon cœur;
Qu’ils parviennent devant toi,
Seigneur, mon rocher, mon défenseur.

(version de la Traduction liturgique de la Bible)

 

Le psaume 19 (18) réunit deux textes qui pourraient être deux psaumes bien distincts. Le premier (versets 2 à 7) reconnaît Dieu à la source de la création. Le second (versets 8 à 15) loue sa sagesse qui s’exprime dans la Loi.

Première partie

     Les êtres humains sont toujours en admiration devant la nature. La flore et la faune les fascinent. Devant eux, les astres déploient leur splendeur comme un long et joyeux récit. Jour après jour, ils partagent ce décor magnifique. Devant l’ordre des choses et leurs aménagements, ils ont cru reconnaître des divinités.

     Pour sa part, le peuple d’Israël regarde la nature, avant tout, comme l’œuvre du Dieu unique et tout puissant, sa création. La beauté des fleurs et des animaux, la grandeur des astres expriment la beauté et la grandeur de Dieu. « Les cieux proclament la gloire de Dieu! » (v. 2)

     Cette œuvre de Dieu ne parle pas, mais tout crie la grandeur de Dieu : « Pas de parole dans ce récit… mais sur toute la terre en paraît le message » (v. 4-5) dans l’ordonnance des choses, dans la soumission de la nature à la loi que Dieu a mise dans son œuvre. Avec, en son sommet, le soleil qui traverse le jour comme un joyeux conquérant. « Ainsi parle le Seigneur qui établit le soleil comme lumière du jour, la lune et les étoiles dans leur ordre, comme lumière dans la nuit, qui remue la mer et c’est le tumulte des vagues – le Seigneur le tout-puissant, c’est son nom. » (Jérémie 31,35)

     Le psaume 29 (28) ne se gêne pas, lui,  pour laisser crier la création : « La voix du Seigneur domine les eaux… voix du Seigneur dans sa force, voix du Seigneur qui éblouit, voix du Seigneur : elle casse les cèdres… Voix du Seigneur : elle taille des lames de feu; voix du Seigneur : elle épouvante le désert… voix du Seigneur qui affole les biches en travail… » Dieu crie tellement fort dans sa création qu’on dirait un ouragan, un tsunami de grandeur et d’harmonie, pour ainsi dire.

     Avec les mots de cette première partie du psaume, nous pouvons louer Dieu le Créateur : « Le ciel et la terre sont remplis de ta gloire », disons-nous déjà dans le chant d’adoration qui prolonge la préface à chaque eucharistie.

     Notre louange peut se déployer en reconnaissant dans l’astre du jour une image du Christ : « Pour vous qui craignez mon nom, le soleil de justice se lèvera portant la guérison dans ses rayons. Vous sortirez et vous gambaderez comme des veaux à l’engrais. » (Malachie 3,20). Jésus ne s’est-il pas présenté lui-même comme la lumière : «Je suis la lumière du monde. Celui qui vient à ma suite ne marchera pas dans les ténèbres; il aura la lumière qui conduit à la vie. » (Jean 8,12) Le cantique de Zacharie, pour sa part, évoque l’astre d’en haut qui nous visite « pour illuminer ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort, pour conduire nos pas au chemin de la paix » (Luc 1, 78-79).

Deuxième partie

     À cette hymne qui chante la grandeur de Dieu dans sa création se joint une autre hymne pour former le psaume 19 (18). Cette fois-ci, le croyant s’extasie devant la loi de Dieu.

     La loi! Quand nous parlons de loi, nous pensons en tout premier lieu à des règles, des règlements qui régissent le comportement, des obligations, ce qu’il faut faire ou ne pas faire. Pour le juif, la loi est bien davantage. C’est l’enseignement de Dieu, l’expression de sa sagesse… « Car le précepte est une lampe et l’enseignement une lumière, un chemin de vie, les leçons d’une sage éducation. » (Proverbes 6,23)

     Pour le fidèle, Dieu se révèle dans la loi. Il se dit tout entier. Dire de la loi qu’elle est «parfaite», qu’elle «redonne vie», qu’elle est « sûre » et «rend sages», que les «préceptes sont droits et réjouissent le cœur», que « le commandement du Seigneur est limpide », qu’il « clarifie le regard », toutes ces qualités de la loi, nous les retrouvons chez Dieu lui-même. Autrement dit, nous mettre à l’écoute de la loi, la méditer jour et nuit, c’est prêter l’oreille à Dieu, c’est nous lier à lui et à sa sagesse. C’est en être illuminé et y trouver son profit.

     La loi soutient l’espérance parce qu’elle annonce les promesses de Dieu, et parmi celles-ci, la promesse d’un sauveur, d’un messie. Jésus se reconnaîtra comme la réalisation de cette loi : « N’allez pas croire que je sois venu abroger la Loi et les Prophètes : je ne suis pas venu abroger, mais accomplir. » (Matthieu 5,17) Jésus tient d’autant plus à cette Loi qu’elle est manifestation de la volonté de son Père. Quand il met en garde contre le levain des pharisiens, il rejoint  le psaume : « Préserve aussi ton serviteur de l’orgueil : qu’il n’ait sur moi aucune emprise. » (v. 14)

     Enfin, nous évoquons le Christ quand nous reprenons les mots de ce psaume : «Christ est ma loi», dit saint Paul (1 Corinthiens 9,21). Il est l’incarnation de la loi divine, de la volonté du Père. Et cette incarnation se perpétue dans ses disciples, dans les paroles de leur bouche et le murmure de leur cœur (cf. v. 15).

Denis Gagnon

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Au Seigneur, le monde et sa richesse : Psaume 24 (23)